Dans les Pyrénées-Orientales les retraités CGT renforcent leurs organisations en multipliant les contacts pour rompre l’isolement des anciens. Les contraintes de la crise sanitaire ne les ont pas empêchés de prendre des initiatives pour répondre aux difficultés et aux attentes des retraités.
Les chiffres sont encourageants. La Cgt a dépassé les 4000 adhérents et les retraités sont 751, en comptant une centaine de militants qui sont restés dans les bases organisées des actifs. Dans ce département où trois petits fleuves, le Tech, la Têt et l’Agly descendent des Pyrénées pour donner un peu de fraîcheur à la Méditerranée, où le mariage entre mer et montage ne donne pas que des cerises, des pêches et du vin, la vie syndicale des retraités s’affirme.
« La Cgt-Retraités des PO se renforce régulièrement, nous dit Michel Chabasse, son secrétaire général, dans un rythme de 10 à 15 adhérents par an avec une certaine stabilité, donc une fidélité indéniable pour l’ensemble des syndiqués. » Ce résultat est dû à une activité constante de mobilisation et d’actions concrètes, soit dans le cadre des directives nationales liées au groupe des 9 (ou ici 7, puisque la CFTC et la CGC n’ont pas de base retraitée dans le département), soit dans le cadre de campagnes d’action spécifiques de la Cgt. « Nous n’attendons pas des directives du haut pour agir, nous confirme-il, notamment sur la question cruciale du renforcement des transports publics, très important pour permettre aux retraités de ne pas être reclus chez eux mais aussi pour lutter pour le désenclavement des zones montagneuses dans les trois vallées. Nous portons d’ailleurs attention à la permanence de la présence de nos militants sur les marchés des trois vallées. On n’en est pas au point de se demander ce qu’on va proposer à ceux que nous pouvons syndiquer.
Il y a des motifs d’investissement pour tout le monde. Ce fut le cas pour des actions qui se sont déroulées, malgré la crise sanitaire, avec un débat sur les transports réunissant 60 personnes avant les élections municipales où ont été réalisées 7 adhésions à la Cgt. Nous avons aussi pu rassembler 130 à 300 personnes lors des initiatives des mardis de la colère des 26 mai et 16 juin derniers. Nous faisons signer systématiquement des pétitions qui permettent de prendre contact avec des retraités que nous ne connaissons pas encore. »
« Les adhésions, poursuit-il, nous essayons de les susciter particulièrement dans les secteurs où nous ne sommes pas ou peu présents. Le syndicalisme retraité permet à chaque citoyen de trouver un cadre où ses motivations, qu’elles soient sociales ou culturelles, sont prises en compte, et pas que dans les paroles. C’est ainsi que nous arrivons à syndiquer des retraités de la sphère indépendante et libérale qui n’ont jamais pu, de par leur activité spécifique, trouver leur place dans la Cgt (artisans, avocats, etc.) dans le cadre de sections multiprofessionnelles. Nous les syndiquons dans un premier temps dans une structure isolée jusqu’à ce qu’ils intègrent un collectif territorial adapté à leur vie quotidienne. »
Le cœur des forces de l’USR se trouve naturellement dans la sphère de trois grosses sections syndicales, SNCF, FAPT et FNME, où la question de la continuité syndicale se pose de manière récurrente dans des conditions, certes, de plus en plus difficiles vu l’éclatement actuel des bases de l’activité salariée. Cela exige une relation constante entre les Unions locales et les Fédérations professionnelles.
Et de poursuivre, « Afin d’aller au plus près des réalités pour ne pas perdre d’adhérents, l’USR organise des réunions interdépartementales et elle bénéficie du courant très important d’intégration de retraités venus de partout en France : par exemple de la région parisienne avec l’activité d’une section RATP de 26 syndiqués sur les 470 qui se sont installés dans le département. CPAM, Trésor public et hôpital de Perpignan forment le gros des effectifs traditionnels de nos syndicats.
« Mais ce qui fait notre fierté, conclut-il, c’est notre capacité de travail conjoint avec les associations comme LSR avec laquelle nous avons organisé une initiative au camp d’Argelès avec 70 personnes, le 16 juin. C’est aussi le cas pour l’IHS-CGT qui engrange toute l’histoire sociale du syndicat, de l’origine aux événements les plus récents. C’est une mine de renseignements passionnants qui intéressent, certes les syndiqués, mais, aussi les enseignants, les journalistes et les écrivains du département et au-delà dans toute l’Occitanie. Les activités conjointes permettent à chaque organisation de se renforcer dans une relation conviviale qui permet à l’humain d’éclairer toutes les initiatives.
« Le tableau de renforcement est clair. Dans un département de 480 000 habitants, nous avons 143 000 retraités pour 145 000 actifs. Dans les dix ans à venir, il y aura 200 000 retraités pour 585 000 habitants. Autant dire qu’il y a du pain sur la planche pour que le syndicalisme retraité se renforce encore plus, en lien étroit avec les autres générations. »
Yvon Huet
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